Techniques de méditation
Méditation avant et après le sommeil
Instructions d'Osho données le premier jour aux participants de son dernier camp de méditation au Mont Abu en 1974
Expirez avec le son O
Ce soir et tous les soirs qui suivent, avant de vous coucher, éteignez la lumière, asseyez-vous sur votre lit, fermez les yeux et expirez profondément par la bouche avec le son O – Ooooo. Continuez à expirer avec le son O, aussi profondément que possible. Votre estomac rentre, l'air sort et vous continuez à créer le son O.
Rappelez-vous, je ne dis pas aum, je dis simplement O. Il deviendra aum automatiquement. Vous n'avez pas besoin de le créer, sinon c'est faux. Créez simplement le son O. Lorsqu'il devient plus harmonieux et que vous l'appréciez, vous prendrez soudain conscience qu'il est devenu aum. Mais ne le forcez pas à devenir aum, sinon c'est faux. Lorsqu'il devient spontanément aum, c'est une vibration intérieure. Et ce son aum est le son le plus profond, le plus harmonieux, le plus fondamental.
Lorsqu'il se produit, que vous l'appréciez et que vous vous laissez porter par sa musique, tout votre corps et votre cerveau se détendent. Avec le son aum, vous continuerez à vous détendre et votre sommeil sera d'une qualité différente, totalement différente. Et votre sommeil doit être modifié, c'est seulement alors que vous pourrez devenir plus alerte et plus conscient. Nous allons donc commencer par modifier votre sommeil.
Restez immobile
La nuit, éteignez la lumière, asseyez-vous sur le lit et expirez profondément par la bouche en prononçant le son O. Lorsque vous avez complètement expiré et que vous sentez que vous ne pouvez plus expirer, que tout le souffle est parti, arrêtez-vous un instant. N'inspirez pas, n'expirez pas – arrêtez-vous simplement. Dans cet arrêt, vous êtes le divin. Dans cet arrêt, vous ne faites rien, pas même respirer. Dans cet arrêt, vous êtes dans l'océan.
Restez immobile pendant un instant et observez – regardez simplement ce qui se passe. Soyez conscient de l'endroit où vous êtes : observez toute la situation qui est là, dans cet instant d'arrêt. Le temps n'est plus là, car le temps s'écoule avec la respiration ; la respiration est le processus du temps. En respirant, vous sentez le temps s'écouler. Lorsque vous ne respirez plus, vous êtes comme un homme mort. Le temps s'est arrêté, il n'y a plus de processus nulle part, tout s'est arrêté… comme si l'existence entière s'était arrêtée avec vous. Dans cet arrêt, vous pouvez prendre conscience de la source la plus profonde de votre être et de votre énergie.
Donc, pendant un court instant arrêtez-vous. Puis inspirez par le nez, mais sans faire d'effort.
Laissez le corps inspirer
N'oubliez pas : faites des efforts pour expirer, mais ne faites aucun effort pour inspirer ; laissez simplement le corps inspirer. Relâchez simplement votre prise et laissez le corps inspirer. Vous ne faites rien. Cela aussi est magnifique et fait des merveilles. Vous expirez, vous vous arrêtez un instant, puis vous laissez le corps inspirer. Vous ne faites aucun effort pour inspirer, vous regardez simplement le corps inspirer. Et lorsque vous le regardez inspirer, vous ressentez un profond silence qui vous entoure, car vous savez alors que votre effort n'est pas nécessaire dans la vie.
La vie respire d'elle-même. Elle se meut d'elle-même, de par sa propre cause. C'est un fleuve, vous continuez à le pousser inutilement. Vous verrez que le corps inspire. Votre effort n'est pas nécessaire, votre ego n'est pas nécessaire – vous n'êtes pas nécessaire. Vous devenez simplement un observateur, vous voyez simplement le corps inspirer. Un profond silence s'installe. Lorsque le corps a pris une inspiration complète, arrêtez-vous à nouveau un instant. Regardez encore.
L'instant de la mort – le nirvana
Ces deux moments sont totalement différents. Quand vous avez expiré complètement et que vous vous êtes arrêté, c'est l'apogée de la vie. Rappelez-vous, l'inspiration équivaut à la vie, l'expiration équivaut à la mort. C'est pourquoi la première chose qu'un enfant fait à sa naissance est d'inspirer, et la dernière chose qu'il fera à sa mort, à l'âge mûr, sera d'expirer. Sur cette terre, la première chose que vous avez faite en entrant dans la vie a été d'inspirer, et la dernière que vous ferez sera d'expirer. Personne ne peut mourir en inspirant. Quand on meurt, il faut expirer, on meurt en expirant. Et personne ne peut naître en expirant, il faut commencer par inspirer.
Ceux qui savent, et ceux qui ont observé leur vie intérieure se développer en profondeur, disent – et vous le ressentirez vous-mêmes – qu'à chaque inspiration, on renaît et à chaque expiration, on meurt. La mort n'est donc pas une fin, et la naissance n'est pas un commencement ; à chaque instant, il y a naissance et mort, à chaque instant, on meurt et on renaît. Et si l'on meurt en beauté, on renaît encore plus en beauté ; si l'on meurt totalement, on renaît totalement.
Alors, expirez aussi profondément que possible ; cela vous donnera un instant de mort. C'est magnifique, car un instant de mort est le plus silencieux, le plus paisible – c'est le nirvana. Puis, laissez le corps inspirer profondément, puis arrêtez-vous. Cet instant est un instant de vie : l'apogée de l'énergie, de la puissance, de la bioénergie à son apogée. Ressentez-le, et ressentez les deux. C'est pourquoi je dis arrêtez-vous deux fois : à l'expiration, puis à l'inspiration – afin de pouvoir ressentir à la fois la vie et la mort, afin de pouvoir observer à la fois la vie et la mort.
Une fois que vous savez que c'est la vie, que c'est la mort, vous avez transcendé les deux. L'observateur n'est ni la mort ni la vie. L'observateur ne naît ni ne meurt jamais ; seul le corps, le mécanisme. Vous devenez le troisième. Ces deux moments sont très significatifs.
Cette nuit même, vous devez faire cette méditation, pendant vingt minutes, vous continuez à faire cela, puis vous vous allongez et vous vous endormez.
Du sommeil au réveil
Le matin, lorsque vous sentez que le sommeil vous quitte, n'ouvrez pas les yeux immédiatement. Le mental a tendance à les ouvrir immédiatement. Vous ratez une belle occasion… car lorsque le sommeil vous quitte et que les énergies vitales s'éveillent en vous, vous pouvez les observer, et cette observation vous sera très utile pour approfondir votre méditation.
Le mental est frais, le corps est frais après une nuit de sommeil ; tout est frais, apaisé. Il n'y a plus de poussière, plus de fatigue ; vous pouvez regarder profondément, avec pénétration. Vos yeux sont plus frais ; tout est vital. Ne manquez pas ce moment. Lorsque vous sentez que le sommeil vous quitte, n'ouvrez pas les yeux immédiatement. Restez les yeux fermés et ressentez l'énergie qui se transforme maintenant, du sommeil à l'éveil.
Et c'est ce que je vais vous apprendre : comment transformer toutes vos énergies du sommeil à l'éveil. Alors, observez.
Vous pourriez être léthargique à ce moment-là, vous auriez envie de vous retourner et de vous rendormir. Alors, faites une chose : pendant trois minutes, les yeux fermés, étirez votre corps comme un chat. Mais, les yeux fermés, ne les ouvrez pas et ne regardez pas votre corps de l’extérieur. Regardez-le de l’intérieur. Étirez-vous, bougez, laissez l’énergie corporelle circuler et ressentez-la. Lorsqu’elle est fraîche, c’est bon de la ressentir ; cette sensation vous accompagnera toute la journée.
Faites cela pendant deux ou trois minutes – si vous aimez cela, faites-le pendant cinq minutes.
Méditation matinale – Rire
Puis, pendant deux ou trois minutes, riez bruyamment comme un fou, mais les yeux fermés, sans les ouvrir. Les yeux fermés, riez bruyamment. Les énergies sont là, circulant ; le corps est éveillé, alerte et plein de vitalité. Le sommeil est terminé. Vous êtes rempli, inondé d'une énergie nouvelle.
La première chose à faire est de rire, car cela donne le ton pour toute la journée. Si vous le faites, vous sentirez en deux ou trois jours que votre humeur reste au rire et au plaisir toute la journée. N'ayez pas peur du qu'en-dira-t-on, car les autres n'attendent que cela ; donc riez et aidez-les à rire.
N'oubliez pas : la première chose du jour donne le ton, et la dernière chose de la nuit aussi. Commencez donc votre sommeil par une relaxation profonde afin que toute la nuit devienne samadhi, une méditation profonde – une détente. Six, sept, huit heures – c'est long. Si vous vivez soixante ans, vingt ans, vous resterez au lit.
Vingt ans, c'est long, et si vous pouvez améliorer la qualité de votre sommeil, inutile d'aller méditer en forêt ; vingt ans, c'est suffisant ! Inutile d'aller où que ce soit, inutile de faire quoi que ce soit. Si vous pouvez améliorer votre sommeil, inutile d'aller comme Mahavira dans la forêt pendant douze ans, ou comme Bouddha pendant six ans. Vingt ans, c'est long, et vous ne faites rien pendant ce sommeil ; la méditation est donc facile, car la méditation ressemble plus à une non-action qu'à une action. C'est une relaxation profonde.
Détendez-vous en vous endormant et riez en vous réveillant. Ce rire devrait être votre première prière. Souvenez-vous que si vous pouvez rire, tôt ou tard vous finirez par croire en Dieu. Celui qui rit ne peut rester athée longtemps, et celui qui est triste, quoi qu'il dise, ne peut pas vraiment croire en Dieu, car la tristesse montre qu'il rejette, la tristesse montre qu'il est contre, la tristesse montre qu'il nie, qu'il condamne.
Le rire montre une profonde acceptation, le rire montre une célébration, le rire montre que la vie est belle.
Osho, Vedanta: Seven Steps to Samadhi, chapitre 1 (extrait)
Traduit de l'anglais par meditationfrance.