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Bac : la méditation, une aide précieuse pour les révisions

marcher dans la ville

Par Leslie Rezzoug, publié le 17/04/2019 sur l'express.fr

Cette pratique permet de canaliser le stress et d'accroître la concentration. Un outil utile alors que l'échéance de l'examen s'approche à grands pas.

Il ne reste plus que quelques mois avant le début des épreuves du bac 2019, le 17 juin prochain. Si certains lycéens préfèrent remettre leurs révisions à plus tard, d'autres sont déjà dans les starting-blocks. Claire, 17 ans, élève de terminale littéraire, a mis au point un planning strict. "Depuis un mois, je consacre tous mes samedis après-midi à faire des fiches et chaque soir, je fais une demi-heure d'exercices d'anglais, mon point faible."

Une pression qui augmente

Claire travaille avec un sérieux sans faille car elle s'est fixé un objectif ambitieux. "Je vise la mention 'très bien'. C'est important pour mon cursus car je veux entrer en prépa." Le culte de la performance aurait-il gagné les bancs du lycée ? Il est en tout cas permis de le croire, à voir l'emploi du temps de ministre de certains lycéens. Entre cours obligatoires, options, soutien et activités extrascolaires, leurs horaires dépassent parfois les 35 heures par semaine.

"Les élèves au lycée subissent une pression quasi comparable à celle que connaissent leurs parents au travail", estime Marie-Laurence Cattoire, auteure de Vive la méditation (éd. Quotidien Malin), formée à l'École Occidentale de Méditation et mère d'une lycéenne qui passe, elle aussi, le bac cette année. Le système Parcoursup et ses ratés renforce le stress. "Tout est informatisé, dématérialisé. Les lycéens se sentent soumis à un arbitraire qu'ils ne comprennent pas."

"Mon coeur bat plus fort, mon cerveau est vide"

Pour tirer son épingle du jeu, il faudrait s'investir toujours plus et se démarquer à tout prix par des notes exemplaires. Poussée à son paroxysme, cette exigence intériorisée produit pourtant l'exact inverse du résultat espéré. "Il m'est déjà arrivé de me sentir happée en pleines révisions par une vague d'angoisse, confie Claire. Je me dis alors que je n'y arriverai jamais, que je ne suis capable de rien. Mon coeur bat plus fort, mon cerveau est vide. J'ai très peur qu'il m'arrive la même chose le jour de l'examen."

Sylvie, sa mère, se désespère de voir sa fille s'épuiser chaque jour un peu plus. "Je voudrais l'aider à aborder les choses avec calme. Je l'encourage à continuer le sport, à sortir avec ses copines pour prendre du recul mais rien n'y fait : Claire est persuadée de jouer sa vie sur le bac. Elle a besoin de remettre un peu de légèreté dans tout ça."

"On n'est pas simplement un cerveau entre deux oreilles"

Nombre de Français anxieux partagent ce besoin de prendre du recul. Curieux, ils s'essayent à la méditation. Des enfants aux urbains stressés, la pratique serait bénéfique à tous, comme le montre le succès de l'ouvrage destiné aux tout-petits Calme et attentif comme une grenouille (éd. Les Arènes) et de l'application Petit Bambou, respectivement vendu et téléchargé plusieurs milliers de fois.

"Les ados sont les grands oubliés de ce marché. Ils ont pourtant tout intérêt à se lancer, surtout en période d'examen, reprend Marie-Laurence Cattoire. Le but n'est pas de 'se détendre' ou 'de prendre du recul', ce qui serait une injonction de plus. La méditation permet avant tout de se reconnecter à ses sensations corporelles, de comprendre que l'on n'est pas simplement un cerveau entre deux oreilles. En posant son attention sur l'instant présent, on prend conscience de la grande richesse de ses ressources intérieures."

pause café, thé. Fika

90 minutes : le temps de concentration maximal

Pour y parvenir, nul besoin de conseiller à son ado de s'asseoir pendant des heures en position du lotus, tel un moine bouddhiste. On peut l'encourager à quitter régulièrement sa table de travail pour se dégourdir les jambes, se faire un thé ou un café et le siroter tranquillement pendant quinze minutes.

Cette brève pause "en pleine conscience" s'inspire de la pratique du "Fika", très courante au travail dans les pays scandinaves. Il s'agit de partager un moment de convivialité avec ses collègues, en parlant de tout et rien, sauf de son travail.

Faite deux fois par jour, cette pause est idéale car elle correspond au temps maximal de concentration que l'on peut maintenir en continu. Selon un test réalisé pendant la Seconde Guerre mondiale par le chercheur britannique Norman Mackworth pour mesurer la durée idéale des tours de garde des soldats, la vigilance baisserait drastiquement dès 30 minutes.

Le lâcher-prise, l'allié des révisions efficaces

Léa, étudiante en première année de médecine, s'oblige à faire une pause, quoi qu'il arrive, au bout d'une heure et demie. "Je m'assois sur mon lit et je fais cinq minutes de cohérence cardiaque. Si cela ne suffit pas à me vider la tête, je médite quinze minutes avec une application. Je repars ensuite avec un cerveau tout neuf", s'enthousiasme-t-elle. "Méditer permet de comprendre que lâcher-prise est plus efficace que de s'escrimer à réviser pendant des heures", abonde Marie-Laurence Cattoire.

Face à cette pratique qu'ils ne maîtrisent pas eux-mêmes, certains parents se sentent démunis. Marie-Laurence Cattoire recommande de débuter avec des séances de méditation guidées, sur CD ou application.

"Il est illusoire de croire que l'on peut démarrer de zéro. Les débutants ont besoin d'une voix pour orienter leur attention. Il ne faut surtout pas se mettre la pression, se dire que l'on est nul si on n'y arrive pas tout de suite. L'important est de rester régulier, même si la méditation se limite à dix minutes par jour." La spécialiste propose aussi aux parents intéressés de tester ces séances avec leur ado. Une bonne manière de remettre de la complicité et de l'échange dans une période éprouvante pour toute la famille.

Une pratique utile durant l'examen

Les bienfaits de la méditation ne s'arrêtent pas à la porte de la maison. Au cours de l'examen, le lycéen pourra convoquer les automatismes acquis durant les séances. C'est ce qui est arrivé à Léa le semestre dernier.

"Lors d'une épreuve particulièrement difficile, j'ai senti le stress m'envahir. J'ai eu envie de pleurer, voire de quitter la salle. Je me suis forcée à poser mon stylo, à fermer les yeux et à respirer profondément en faisant un balayage corporel [fait de se concentrer successivement sur chaque partie de son corps]. J'ai réussi à mobiliser mes connaissances et cela s'est mieux passé que prévu." Gagner en confiance en soi, parvenir à se concentrer au moment où l'on en a le plus besoin : en temps d'examen, la méditation a tout bon.

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