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LE PARANATIONALISME : UNE EXPLICATION DU TERRORISME DANS LE MONDE

Barry Long

par Barry Long

Barry Long est un enseignant spirituel d’origine australienne qui partage ses connaissances depuis plus de 35 ans.

L'excès de violence le plus récent et le plus déstabilisant pour le monde est ce que j'appelle le paranationalisme - toute tentative organisée au moyen d'actes terroristes pour attirer l'attention sur les maux du statu quo partout dans le monde.

Il vise à détruire les attitudes des gens à la base du mécanisme du pouvoir et des privilèges - des conventions tellement fondamentales et intimes pour la société que même les esprits politiques les plus radicaux jugent cette tentative insensée et psychotique. C'est encore plus vrai du fait que les moyens violents utilisés impliquent habituellement la mort et les blessures de gens innocents.

Le paranationalisme pur ne prêche pas la révolution, l'anarchie,
le nihilisme ou autre idéologie fantaisiste. Il n'est pas le moins du monde idéaliste. Il utilise indistinctement la violence contre les attentes, les valeurs et l'incontestable loyauté de la société occidentale, son arme stratégique étant la violence elle-même.
Au lieu de viser la police, les paranationalistes visent les politiciens et les leaders de la société afin de toucher les gens. Ils savent que personne ne peut toucher directement les gens ; dans la société moderne ceux-ci sont complètement protégés de tout changement par les médias de masse, les autorités et les conventions sociales.

Pour les paranationalistes, les gens sont autant l'ennemi que l'objectif. Cela semble contradictoire, mais pour le terroriste zélé il n'y a pas de gens dans le monde occidental, il n'y a que des positions. Dans son esprit, les gens agissent à partir de leur position. Il faut d'abord détruire les positions dans l'esprit des gens, afin que la vraie personne, l'individu, puisse être atteinte.
Le terroriste ne fait donc preuve ni de pitié ni de compassion, ces qualités familières aux gens conventionnels occupant des positions conventionnelles.

Les terroristes paranationalistes constituent une nouvelle lignée de combattants-suicides, comme les guerriers kamikazes du Japon (dont le nom signifie « vent divin »). Pour un terroriste paranationaliste, la mort n'est rien et la vie est ignoble quand on voit les maux inhérents à la présence de positions-sans-personne-derrière.

L'esprit conventionnel ou les attitudes occidentales ne peuvent comprendre les motivations des terroristes, car celles-ci opèrentà des niveaux subconscients ; elles représentent un nouveau phénomène psychologique issu du subconscient de l'homme. Son seul but est de détruire les certitudes de l'esprit occidentalisé.

Le paranationalisme dépend des pures terreurs et horreurs générées par ses actes insensés pour faire pénétrer son idée ou son message, telle une épingle d'acier enfoncée dans le subconscient de l'humanité, à travers le blindage de l'ennemi - la position de contentement de la masse. Il vise l'individu, non les masses. Chaque acte terroriste porte un message subliminal qui se loge dans la psyché humaine. Ce message montera lentement au niveau conscient de la jeune génération, les dirigeants de demain. Mais du point de vue occidental, tant les motivations que les accomplissements des terroristes demeurent insondables.

Il n'y a aucune motivation conventionnelle dans ce genre de terrorisme, aucune rétribution personnelle, sauf la mort. En tant que précurseurs d'une culture montante, les terroristes para-nationaux tendent à se manifester dans la culture occidentale en provenance géographique de l'Orient. Là où le processus d'occidentalisation est le plus poussé et où la conscience sociale est la plus susceptible d'être outragée, c'est là que le terrorisme va frapper le plus hideusement et le plus souvent. Mais la terreur paranationale ne se restreint pas qu'aux démocraties. En tant que nouvelle forme d'expression du pouvoir, elle se confond actuellement avec les luttes nationalistes et religieuses sur tous les continents. Elle ne s'est pas encore dissociée de ces luttes conventionnelles pour la liberté et n'a pas encore réalisé son identité et sa tâche propres - l'inconcevable, le pire sont encore devant elle.

LE COMMENCEMENT DE LA FIN

Les premières ondes de choc du paranationalisme, négligées ou oubliées par la majorité presque aussi vite qu'elles disparaissent des manchettes des journaux, représentent le début de la fin pour la civilisation occidentale. Le millénaire du déclin est là.
Il est difficile d'imaginer que notre mode de vie familier pourrait disparaître en tant que voie du progrès. Les populations des grandes civilisations passées ont probablement ressenti la même chose. Pourtant, elles sont toutes tombées en poussière, à part quelques reliques.

Aucune civilisation ne semble capable d'imaginer celle qui lui succédera. Il ne reste pratiquement pas de temps. Juste avant la fin, il pourrait y avoir une brève floraison culturelle, aboutissement naturel de nos réalisations civilisatrices. Cette floraison sera perceptible, chez les individus ou dans la société, par le sentiment d'avoir atteint une sorte de sommet notable.

Un jour on dira sans doute que la civilisation occidentale a permisà plus d'êtres humains de vivre plus longtemps et en meilleure santé, dans le confort et le luxe si bien qu¹elle a finalement pu détruire davantage que si elle n'avait jamais existé. Peu importe les moyens de destruction, que ce soit le terrorisme, la dévastation nucléaire ou quelque autre cataclysme, les barrières qui séparent les diverses nations et les gens vont tomber. Dans une civilisation mondiale, elles sont d'intolérables anachronismes.

L'évolution procède de façon hésitante sur cette planète, elle avance par étapes distinctes de temps au cours desquelles le processus s'arrête, accumule, éclate et du carnage et du chaos surgit le Zeitgeist, l'esprit de l'époque, qui vient initier une nouvelle tentative de civilisation renfermant ce que l'ancienne avait de meilleur.