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Liberté, Egalité et Fraternité
2ème partie : l'égalité ?
Que signifie ce concept ? Que la loi est la même pour tous ? Que les distinctions de naissance ou de condition sont abolies ? Que nous sommes tous pareils ? Mais, est-ce vraiment possible ? Est-ce que l’idée d’égalité n’est pas encore un des mythes de la démocratie ?
Quand ma grand-mère avait raison
Par SilenT BoB
Cet article a été rédigé par un reporter d'AgoraVox le journal média citoyen qui vous donne la parole.
Si on repartait tous de zéro...
Je me souviendrai toujours de ce que ma grand-mère m'a dit une fois: "Si on repartait tous de zéro, au bout d'un an, il y aurait des riches et des pauvres, l'égalité n'existe pas, nous sommes tous différents".
Elle n'avait pas tort, ma grand-mère, comme je l'ai appris en terminale, nous sommes tous différents du point de vue génétique, nous avons tous des goûts différents, des caractères différents ; et pourtant, nous devrions tous être égaux ?
Je ne crois pas que ce soit possible, nous pouvons être égaux face à quelque chose, mais nous ne sommes pas égaux en tant qu'individus, et finalement tant mieux, c'est par la diversité que nous sommes meilleurs. En revanche je crois que chacun d'entre nous est doué pour quelque chose, le plus difficile c'est de trouver pour quoi nous sommes doués.
Les différences entre les pauvres et les riches s'accroissent, c'est certain, pour autant, faut-il blâmer les riches d'être riches? Faut-il blâmer la personne qui crée son entreprise et qui réussit à gagner très bien sa vie? Pourquoi, dans notre société française, celui qui gagne de l'argent parce qu'il fait bien quelque chose est-il souvent mal vu?
La France a tendance à ne pas mettre les créateurs d'entreprise au cœur des ses préoccupations, il est vrai que les salariés sont plus nombreux et donc apportent plus de voix aux élections ; mais finalement, qui apporte un emploi à l'employé, si ce n'est le créateur d'entreprise? La France s'est trop souvent trompée de cible, prenons un exemple frappant.
Une personne possède un appartement qu'elle souhaite louer, elle sait que si le locataire ne paie pas, la procédure d'expulsion sera longue et va lui coûter de l'argent (j'ai vu jusqu'à cinq années) ; donc notre personne va avoir tendance à demander de plus en plus de garanties pour louer son appartement, ce qui rend la location très compliquée, et je ne parle pas de l'accession à la propriété.
On voit bien qu'un système de protection du "faible" trop important se retourne contre lui, car le "fort" aura tendance à ne pas faire confiance au faible. C'est comme cela que la France est devenue un pays à deux, voire trois vitesses, avec une augmentation des différences entre les catégories sociales.
Reprenons la théorie de ma grand-mère, et imaginons que tout le monde reparte de zéro. Que se passerait-il? Eh bien, au bout du compte, il y aurait ceux qui s'en seraient bien sortis, et ceux qui s'en seraient moins bien sortis. Il n'y a pas de société égalitaire, il y aura toujours des différences ; notre problème en France, c'est que nous ne les acceptons pas. Nous n'acceptons pas le fait que quelqu'un réussisse mieux que nous, nous avons du mal à accepter la réussite des autres, en bref, nous avons une petite tendance à la jalousie.
La réussite passe souvent par deux facteurs généralement indissociables: la prise de risque, et la chance. Qui n'a jamais entendu : "Il a réussi, il a eu de la chance au bon moment!"... Mais il faut saisir cette chance et la faire fructifier en prenant des risques plus ou moins calculés parfois. La société égalitaire vise à faire disparaître ces deux facteurs, tout est planifié, tout est organisé, afin que tout le monde ait les mêmes chances de réussite, mais comment la société peut-elle remplacer la volonté d'un individu? Ou comment peut-elle se substituer à l'envie de dépasser sa condition, donc de prendre le risque de ne pas réussir, et de peut-être descendre plus bas?
Il est impossible pour une organisation de tout gérer, de tout planifier et finalement il faut entretenir l'espoir, car le rêve vous pousse à obtenir ce que vous n'avez pas, à atteindre un niveau de satisfaction optimal, selon vos besoins. Après, c'est à vous de choisir par quel biais vous allez obtenir satisfaction, certains chemins pris ne seront pas les bons, d'autres seront meilleurs, mais finalement, tout ne sera que question de compromis.
La France a fait le choix d'orienter son compromis très ouvertement en faveur de ceux qui apparaissent comme les faibles, mais en oubliant souvent que ceux qui apparaissent comme forts sont également très importants. Le problème pour la France est aujourd'hui d'attirer les forts, afin que les faibles s'en sortent, en même temps les forts ont besoin des faibles pour rester forts.
Donc c'est bien cela une société, un compromis, et la France n'a pas fait le meilleur des compromis en avantageant de manière trop importante lesdits faibles qui n'arrivent plus à trouver de forts en nombre suffisant pour s'épanouir et satisfaire leurs besoins. Ce compromis n'étant pas le bon, il nous faudra donc trouver le courage de créer un nouveau compromis, de faire des concessions, afin de mieux satisfaire nos besoins. La société française ne semble pas encore prête à faire les changements nécessaires afin de mieux vivre, elle n'est pas prête à s'ouvrir sur le monde et à accepter les différences. la société française est très conservatrice, et le montre en parlant d'acquis sociaux auxquels il ne faut pas toucher.
Finalement, tout est une question de courage ; si nous sommes prêts à accepter des changements drastiques dans notre système social, et si ces changements sont bons, alors nul doute que ce courage, que la société française aura fait fructifier, paiera.
AgoraVox (le media du citoyen !!!)