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Qui suis-je ?

Ramana Maharshi

Ramana Maharshi

Ramana Maharshi est un des grands maîtres du XXème siècle. Son enseignement est révolutionnaire pour l’homme d’aujourd’hui : Soyez tout entier dans le présent. Plongez au plus profond de vous-même et demeurez dans le Soi ».

Il donna une technique très simple : Qui suis-je ?

Au-delà des concepts mentaux de notre réalité physique, des rôles que nous jouons dans la vie, qui sommes-nous vraiment?

Le psychnalyste C.G. Jung a dit de lui :
« La vie et les enseignements de Sri Ramana sont importants, non seulement pour l’Indien, mais encore pour l’homme occidental. Ils ne sont pas seulement un document humain, mais un avertissement pour son humanité qui risque de se perdre dans le chaos de son inconscience et de son insuffisante maîtrise d’elle-même ».

Son message est avant tout la présence intérieure silencieuse.

Voici un extrait dans lequel Ramana Maharshi parle de son expérience de l'éveil :

« Environ six semaines avant mon départ définitif de Madura, il se produisit dans ma vie un grand changement. Ce changement fut soudain. J'étais seul dans une des pièces du premier étage, dans la maison de mon oncle. Je n'avais été malade que rarement, et ce jour-là ma santé était excellente; mais je fus pris soudain d'une violente peur de la mort. Rien dans mon état ne la justifiait, et je n'essayai pas d'en découvrir la raison; je me contentai de l'éprouver. Je me disais: « Je vais mourir », et je me demandais que faire. Il ne me vint pas à l'esprit de consulter un médecin, ou l'un de mes amis. Je sentais qu'il me fallait résoudre moi-même le problème, et sur le champ.

« Le choc causé par la peur de la mort forçait mes pensées à l'observation intérieure, et je me répétais mentalement, sans réellement formuler des paroles: « Maintenant que la mort est là, que signifie-t-elle ? Qu'est-ce que c'est que mourir ? C'est ce corps-là qui meurt! » Et aussitôt je dramatisais le fait de la mort. J'étais couché, les membres raides comme si j'étais mort réellement. J'imitais la situation d'un cadavre pour donner à mon enquête une réalité plus grande. Je retenais ma respiration, et serrais les lèvres pour qu'aucun son ne put s'en échapper, pour m'empêcher de prononcer le mot « je », ou tout autre mot. « Bon! me disais-je, ce corps est mort. On l'emportera complètement rigide au lieu de sa sépulture, où on le brûlera et le réduira en cendres. Mais suis-je mort par cette mort de mon corps ? Mon corps est-il « moi » ? Il est silencieux et inerte, mais je sens la pleine force de ma personnalité, et j'entends même la voix du « moi » au fond de mon être. Je suis donc un esprit qui transcende le corps. Le corps meurt, mais l'esprit, transcendant le corps, ne peut être touché par la mort. Ce qui veut dire que je suis un esprit immortel. »

« Ces pensées n'étaient pas obscures et ternes. Elles jaillissaient en moi telles d'éclatantes vérités, que je percevais directement sans que mes activités cérébrales fussent en jeu. Le « moi » était donc quelque chose de très réel, la seule chose réelle dans mon état présent, et toute l'activité consciente de mon corps se concentrait sur ce « moi ». Depuis cet instant, la puissance fascinante de ce « moi » se plaça au coeur même de toute mon attention.

« La crainte de la mort avait disparu, et pour toujours. L'absorption dans le « moi » se poursuivit sans interruption. D'autres pensées passaient et disparaissaient, pareilles à diverses notes de musique, mais le « moi » demeurait comme la note scruti, sous-jacente à toutes les autres notes, et se confondant avec elles.

« Que mon corps fût occupé à parler, à lire, ou à quoi que ce soit d'autre, tout mon être n'en était pas moins centré sur le « moi ». Avant cette crise, je ne le distinguais pas clairement, et je n'étais pas attiré consciemment vers lui. Je ne ressentais pour lui nul intérêt direct ou perceptible; encore moins inclinais-je à demeurer constamment en lui.»