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Nous sommes tous des guerriers… spirituels !

domaine du fan

Par Simhananda

Le récent livre, Guide du guerrier spirituel moderne, prépare la voie à cette reconnaissance que nous sommes des guerriers spirituels, sous la guidance des enseignements de Simhananda. Il y a plus de 40 ans que ce Maître de Sagesse, né et vivant en Occident, est reconnu pour répandre l’immémoriale Vérité, sur un ton résolument moderne en unissant la Lumière de l’Orient à celle de l’Occident. Il le fait auprès de ses étudiants sur la Voie ainsi qu’auprès de ses lecteurs qui, comme chaque membre de l’Humanité, possèdent ce guerrier spirituel en leur for intérieur. Pour aider à éveiller ce soldat de son sommeil, Simhananda utilise un ton moderne parfois teinté d’humour, et ses œuvres – dont plusieurs ont obtenu de prestigieux prix internationaux – n’y font pas exception. Bien entendu, les enseignements authentiques demeurent ce qu’ils sont, mais Simhananda sait nous les présenter dans un registre actuel, pour que nous puissions réellement commencer à vouloir les intégrer.

Le guerrier, sa peur

Un des volets de cet enseignement spirituel est sans contredit l’analyse de soi qui inclut les peurs inhérentes à notre existence terrestre. Sur ce thème, Simhananda mentionne : « Les plus grandes souffrances de l’humanité sont provoquées par la peur. Nous sommes tellement influencés par son énergie que, à notre insu, nous lui laissons le contrôle de notre destinée. Par son emprise sur nous, la peur brime nos relations et nous impose une façon de vivre qui va à l’encontre de notre liberté fondamentale.

Le Seigneur Bouddha a dit que la tâche la plus difficile à accomplir sur Terre est celle de connaître les nuances, les forces et les subtilités de l’esprit humain. Voilà une discipline que tout être, s’il veut progresser sur la Voie, doit entreprendre avec ardeur et persévérance. Il est d’ailleurs possible de nous libérer davantage, chaque jour, des entraves de notre personnalité en devenant le témoin silencieux, l’observateur de nos propres comportements et de nos états d’âme face aux nombreuses peurs qui nous habitent, et que nous abritons. À force d’observer ces peurs se soulever encore et encore en nous, nous apprenons alors à leur faire face, puis graduellement, à les neutraliser.

Il va sans dire que cette démarche d’introspection est loin d’être de tout repos. Toutefois, puisque l’observation implique un certain détachement, avec le temps et la pratique, les peurs perdent de leur importance, faute d’être alimentées, nourries, ce qui nous donne finalement la possibilité de nous ouvrir, sans crainte, à la vie. »

Quel bel exemple de guerrier spirituel que celui répondant à cette définition : Pour être librement libre d’agir comme l’Esprit le demande, il faut être sans peur.

guide du guerrier spirituel

Mais, d’où proviennent nos peurs ?

Simhananda répond à cette question ainsi : « Pour éviter d’admettre le peu de contrôle que nous avons sur notre vie, nous cumulons responsabilité sur responsabilité, nous submergeant de travail. Voulant à tout prix préserver l’image que nous sommes importants, influents ou, du moins, intéressants, nous nous mesurons constamment à nous-mêmes, en termes d’attentes, et ne cessons de rivaliser avec ceux qui nous entourent plutôt que de faire face à la souffrance illusoire de notre insignifiance.

Nos souffrances et nos peurs étant cumulatives, nous bâtissons, de vie en vie, un système de défense, un mur de protection, repoussant dans l’inconscient toute réalité que nous ne sommes pas en mesure d’affronter. À chaque nouvelle souffrance, à moins que nous ayons fait l’effort de l’analyser et de la comprendre, nous ajoutons continuellement un peu plus de matériaux servant à la construction de ce mur. Par conséquent, les peurs que nous n’avons pas su affronter grandissent et deviennent de plus en plus énormes, se transformant en bêtes monstrueuses d’une gigantesque puissance. Ces bêtes réunies représentent ce qui est appelé, en théosophie, le Gardien du Seuil.

Un jour, inévitablement, nous serons appelés à revêtir notre Armure de Lumière pour affronter ce Gardien du Seuil. Cependant, cela ne peut se faire que si nous avons d’abord reconnu nos peurs, puis avons pris la ferme décision de les défier les unes après les autres afin de les annihiler. »

Certes, nous sommes bien loin, ici, du combattant arborant cuirasse et épée. Simhananda poursuit avec cette fable :

« Un puissant guerrier, à la tête de son armée, envahit un pays voisin. Sa réputation le précédant, personne n’osait lui faire face; tout le monde fuyait sur son passage. Ainsi, tandis qu’il avançait, il traversait des contrées désertes.

Un jour, dans un temple, le guerrier découvrit un homme sans âge, assis en lotus, impassible. Furieux, interprétant la présence immobile du vieillard comme un défi, le guerrier fit jaillir son sabre de son fourreau.
— Sais-tu devant qui tu te trouves, imprudent vieillard ? Je pourrais te transpercer le cœur avec ce sabre sans ciller.
Sans l’ombre d’une appréhension, le vieillard lui répondit :
— Et toi, sais-tu devant qui tu es ? Je peux, moi, te laisser me transpercer le cœur sans ciller. »

éditions Paume de Saint Germain

Transcender les obstacles pour faire place à la Lumière

Le défi de transcender nos peurs est si universel, spirituellement parlant, que Simhananda relate également un aspect de l’hindouisme pour l’expliquer :
« Krishna disait : "Dans la vie, soyez sans attachement égoïste, sans peur et sans colère. Si vous faites face à la vie avec une telle attitude, vous serez capables de passer à travers tout." Pour pouvoir, à notre tour, nous tenir debout sans ciller, tel un être humain solidement ancré dans la grandeur de son existence, il est temps d’apprivoiser nos peurs, nos faiblesses et nos défauts. Un état sans peur ne peut s’obtenir qu’en transcendant complètement l’ego, c’est-à-dire en dissolvant les attachements ainsi que l’identification de notre conscience individuelle au corps et à ses désirs. Tout compte fait, nous devons en arriver à mourir à nos désirs de sécurité, d’importance, d’exclusivité, de supériorité... »

La peur peut être vue comme le malaise égoïste
servant à éviter de reconnaître
la relation profonde de l’UN avec toute chose manifestée.

Cet article est extrait du livre :
Guide du guerrier spirituel moderne, paru aux Éditions Paume de Saint-Germain en 2019.
http://www.palmpublications.com/fr/details_du_produit?id=98