meditationfrance, méditation, tantra, connaissance de soi
Les archives de Meditationfrance

Un portrait fascinant de Marie-Madeleine, la femme interdite

La Migdalah, Marie-Madeleine, La Bien-Aimée

La Migdalah, Marie-Madeleine, La Bien-Aimée
Livre 2 de la Trilogie des Trois Marie
de Ava Torrent

Résumé du livre

Palestine, en l’an 27 de notre ère. Une femme d’une grande beauté, à la flamboyante chevelure, savoure son exaltante vie de femme libre. Avec son allure de princesse du désert qui exhale une rage de vivre, elle ne passe pas inaperçue. Elle dérange. On n’apprécie pas qu’une femme puisse refuser de se soumettre aux interdits, dogmes et tabous religieux pour célébrer l’amour et la vie, en elle et autour d’elle. La seule religion qu’elle reconnaît est la religion de l’amour. On la rejette, on la montre du doigt, on la traite de pécheresse, d’infâme diablesse. C’est elle, Marie-Madeleine, la Migdalah, la femme interdite.

Ninive, au nord de la Mésopotamie, environ 2'000 ans plus tôt. Un groupe de femmes célèbre avec dévotion la Déesse Mère dans l’univers secret d’une « tente rouge ». Une jeune fille est initiée aux mystères féminins et aux arcanes des prêtresses qui pratiquent la sexualité sacrée dans les temples de l’Amour. Au fil de l’histoire, le lecteur comprend que la jeune assyrienne et la femme interdite sont une seule et même personne, à deux époques différentes. Elles incarnent toutes deux la fiancée sacrée, le calice de la réconciliation de l’humain et du divin.

La Migdalah se consume de l’intérieur, elle mène une quête, elle cherche sa raison d’être, quelque chose, ou quelqu’un. Elle sait qu’elle a rendez-vous, mais avec quoi, avec qui, où, quand ? Finalement, sa rencontre inattendue avec Jésus le Galiléen va bouleverser sa vie de fond en comble. Auprès de son Rabbouni - petit nom qu’elle donne à Jésus - elle se confronte à ses propres démons et découvre progressivement des facettes transcendantes de sa féminité. Elle devient sa Compagne Bien-Aimée.

La présence de la Migdalah à ses côtés a permis à Jésus de se réaliser en tant qu’homme, étape essentielle pour qu’il puisse accomplir sa mission. Le Hiéros Gamos, l’union sacrée du principe féminin et masculin est un élément central du message d’amour de Jésus, on le retrouve dans différents textes historiques, dont les apocryphes.

A travers leur union, la Migdalah et Jésus ont tracé une nouvelle voie pour l’humanité. Deux mille ans plus tard, les femmes et les hommes sont prêts à célébrer leur propre mariage sacré pour aller à la rencontre de leur divinité.

Rencontre avec Ava Torrent, auteure de la Migdalah

Marie-Madeleine fait beaucoup parler d’elle en ce moment, elle est devenue une figure emblématique de la femme libre et accomplie. Aujourd’hui plus que jamais, elle nous inspire et nous intrigue. Elle est également la séduisante héroïne de votre nouveau roman, « la Migdalah, Marie-Madeleine la Bien-Aimée ». Que représente-t-elle pour vous ?

Il est vrai que Marie-Madeleine est aujourd’hui une icône vivante, elle touche, titille, intrigue, parce que je crois qu’elle symbolise un archétype féminin en pleine réactivation dans la conscience humaine. Cet archétype est célébré par la plupart des grandes civilisations disparues telles que l’Égypte des Pharaons, le Pays de Sumer en Mésopotamie, les Amérindiens, les Celtes, pour n’en citer que quelques-uns. Les valeurs du principe féminin, longtemps banni et refoulé par un système à dominance patriarcale, refait actuellement surface et s’impose avec force dans une société en pleine mutation.

Mais il n’y a pas que cela ! Et c’est ce qui rend son personnage doublement intéressant à mes yeux. Marie-Madeleine fait aussi partie des « grandes oubliées » de la Bible, je pense tout particulièrement à ces femmes du Nouveau Testament, à celles qui ont accompagné Jésus et qui ont joué un rôle crucial dans sa vie. Leur présence a été délibérément passée sous silence. Le canon biblique est un texte fondateur qui a traversé les siècles, il a donné les bases de l’anthropologie occidentale et deux milles ans plus tard, son empreinte sur notre civilisation est toujours palpable. Ce n’est pas rien. Avec la trilogie des Trois Marie, j’ai voulu questionner nos croyances parce qu’en cette période ébranlée par les défis planétaires, en cette époque où de nombreux paradigmes traditionnels sont mis à rude épreuve, je pense qu’il est opportun de relire notre Histoire avec un regard neuf, pour mieux comprendre qui nous sommes réellement, d’où nous venons, quelle est l’essence profonde de l’être humain. Ainsi nous pourrons probablement mieux appréhender notre présent et accueillir notre futur avec plus de sérénité.

La Migdalah aborde une troisième thématique qui est hautement d’actualité : la sexualité sacrée. Je pense que le rapport sexuel et l’érotisme sont une manifestation évidente de l’énergie créatrice, de la force de vie dont la femme est porteuse. Dans l’antiquité, la sexualité de la femme était vénérée, les rapports sexuels étaient considérés comme une prière, une méditation, une invitation à célébrer la vie, une manière d’honorer le divin. Mais tout cela s’est progressivement perdu, la chrétienté médiévale, en particulier, a diabolisé l’acte sexuel et perçu la sexualité féminine comme une tentation originelle qui éloigne l’homme de Dieu et l’a considérée comme quelque chose de mauvais qu’il faut réprimer.

Donc La Migdalah explore ces trois thèmes qui me tiennent très à cœur :
1. L’émergence de la force créatrice féminine et donc forcément la réconciliation du masculin et du féminin.
2. La Bible au féminin
3. La sexualité sacrée

Mais je tiens à préciser d’emblée qu’il s’agit d’un roman, je ne prétends pas soumettre les textes bibliques à une nouvelle interprétation, mon point de vue ne s’inscrit dans aucun courant de pensée religieux ou féministe, La Migdalah trouve sa place plutôt dans la catégorie des romans initiatiques, éveilleurs de conscience.

Quelles sont vos sources ? Sur quoi vous êtes-vous basée pour construire votre roman ?

Je me suis basée sur un long travail de recherches effectué dans le cadre de la trilogie des Trois Marie dont la Shekinah est le livre 1 (une bibliographie complète se trouve sur mon site internet). Il est vrai que si j’ai pu assez facilement trouver de la documentation sur la vie de Marie - la mère de Jésus - celle de Marie-Madeleine fut une tout autre affaire. Le Nouveau Testament ne nous dit quasiment rien à son sujet. Quant aux textes apocryphes, ils sont un peu plus instructifs, mais sans pour autant fournir d’édifiants témoignages. Donc pour tenter de cerner la personnalité de Marie-Madeleine et afin de proposer une reconstitution romancée de son histoire, je me suis inspirée de différents courants culturels qui véhiculent des fables allégoriques sur l’image du féminin sacré, image enfouie au plus profond de l’inconscient collectif. Je peux citer par exemple : Isis, Inanna, Nephtys, Perséphone, Lilith... Quant à la sexualité sacrée, la voie du tantra nous offre un enseignement très précieux qui ne demande qu’à être exploré.

Vous présentez Marie-Madeleine, la Migdalah, comme l’indispensable compagne de Jésus, comme celle qui aurait joué un rôle crucial à ses côtés. C’est assez osé, n’est-ce pas ?

Peut-être, mais je ne peux que me répéter : contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, les femmes étaient réellement présentes auprès de Jésus. Des théologiennes se sont penchées sur la question et ont affirmé que Jésus « aimait » les femmes et leur accordait une place toute particulière à ses côtés. D’ailleurs Marie-Madeleine n’est pas la seule à avoir soutenu Jésus dans sa mission sur Terre. Marie, la mère de Jésus, a également joué un rôle de la plus haute importance dans son parcours terrestre, tout comme les femmes qui l’ont accompagné au quotidien, mais tout cela a été passé sous silence.

Le message central de Jésus est bien sûr un message d’amour, mais pour moi il est centré sur la réhabilitation du principe féminin, la réunification du masculin et du féminin, ceci afin d’inviter l’humanité à retrouver l’unité primordiale, sa véritable dimension divine.

Et puis, comment l’Être divin, le Christ, incarné dans le corps de Jésus, aurait-il pu se faire homme et « sauver » l’humanité sans être véritablement un homme au sens propre du terme, notamment sans expérimenter la sexualité ? En toute logique, ce qu’il n’a pas expérimenté et assumé ne peut pas être sauvé. Et que veut dire « sauver » ? Pour moi, c’est rendre libre en introduisant de l’amour et de la conscience dans la dimension humaine. Donc en évitant la rencontre avec une femme, son expérience sur Terre n’aurait été que partielle, il serait passé à côté d’un élément primordial, d’une source de vie et de création, d’une connexion au sacré essentielle, représenté par la Femme.

Marie-Madeleine

La demoiselle au Graal (Dante Gabriel Rossetti, 1860)

La trilogie des Trois Marie

La Migdalah, Marie-Madeleine la Bien-Aimée,
livre 2 de la trilogie des Trois Marie, publié aux Éditions Almasta.
ISBN 978-2-940095-44-5 
Prix : 25 € - CHF 29,50

La Shekinah, Mère des Origines,
livre 1 de la trilogie des Trois Marie, publié aux Éditions Almasta
ISBN 978-2-940095-43-8
Prix : 25 € - CHF 29,50

La Migdalah peut tout à fait être lu indépendamment de la Shekinah. Cliquez ici pour l’article paru dans Meditationfrance sur la Shekinah.

www.avatorrent.com
www.almasta.ch
www.amazon.fr