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La perte gémellaire intra-utérine, cettre grande méconnue

Florent DECHOZ

Par Florent DECHOZ

La fécondation multiple concerne entre 15% et 40% des grossesses. D'après les estimations, une seule de ces grossesses arrivera à terme avec les deux jumeaux vivants. Ces chiffres étonnants proviennent de recherches allemandes et belges effectuées à partir d'échographies lors de dépistages précoces. Le plus souvent ignorées, ces pertes d’embryons qui interviennent avant la première échographie vont créer, pour la majorité des survivants, des souffrances profondes qui peuvent se manifester très tôt après la naissance.
Certains nomment ces souffrances spécifiques : « Syndrome du jumeau né seul ».

Un diagnostic difficile

Les symptômes dont vont souffrir ces enfants, puis les adultes, n’ont rien de spécifiques, tous sont bien connus au contraire et se réfèrent à de grands thèmes de classification. La dépression chronique, l’hyper-sensibilité, l’instabilité, la difficulté à se concentrer, l’échec scolaire, puis professionnel, voilà des signes presque banals aujourd’hui. Les saignements en début de grossesse sont quasiment la seule preuve que la nature a éliminé une ou plusieurs fécondations sans interrompre pour autant toutes les vies présentes dans l’utérus de la future maman. Une échographie pratiquée après ces saignements laissent souvent apparaître un seul œuf fécondé.

Certaines grossesses multiples passent donc totalement inaperçues, c’est le cas par exemple lorsque l’un des jumeaux monozygotes (vrais jumeaux) cesse de vivre. Aucune trace ne subsistera au moment de la naissance, d’autant que le décès est survenu en début de grossesse. En France, sauf cas particuliers, la première échographie n’intervient qu’au troisième mois, et tant de choses ont pu se produire avant cette première échographie !

Des souffrances multiples

A ce moment de l’article, je n’évoquerai que les troubles qui peuvent mettre un adulte sur la piste d’une perte gémellaire intra-utérine ; je reviendrai un peu plus loin sur les enfants.

Le premier trouble, qui me paraît majeur, consiste à vivre un état intérieur ambivalent par rapport à la vie elle-même : « J’ai envie de vivre, j’ai envie de mourir… J’ai envie de m’en sortir, d’évoluer, mais rien ne va, alors je désespère… J’ai envie d’être amoureux, mais cela ne va jamais…etc. ». C’est comme si ces individus étaient un pied dans la vie, un pied dans la mort. Ils ressentent souvent de l’impuissance à pouvoir changer de manière positive, d’autant plus que leurs soucis résistent de manière profonde à un chemin thérapeutique soutenu et engagé. Ce faisant, ils doutent de plus en plus d’eux et de leur volonté à vraiment vouloir changer. Ils peuvent se croire atteint d’un mal incurable, voire être l’enjeu de magie noire à leur encontre.

Ils ressentent un sentiment d’isolement, la sensation d’être trop différent et incompris, même par leurs amis proches. Ils peuvent être tentés de masquer leur syndrome dépressif et compenser ; le terrain devient alors propice aux addictions (alcool, drogues, sexe, jeux…)

Quant à la relation de couple, si elle ne trouve pas d’épanouissement par les enfants, elle sera souvent quasi improbable, tendus qu'ils sont entre leur besoin continuel de fusionner à l’autre et l'amer constat que l'imperfection de l’autre ne comblera jamais leurs manques ; le jumeau né seul peut, après plusieurs échecs à former un couple stable, errer de relations superficielles en relations sans lendemain. Finalement se sentir encore plus seul.

jumeaux

Mon cheminement sur ce traumatisme

Il est bien évident que je suis concerné par ce traumatisme. Des dysfonctionnements irrationnels qui échappaient à la thérapie, et se manifestaient notamment dans le couple, m’ont mis sur la piste de ce traumatisme. Une fois cette évidence révélée, il m’aura fallu trouver ce qui allait véritablement apaiser un système nerveux fragile et instable dès que les émotions d’abandon, de rejet, de séparation me faisaient passer dans la peur viscérale de mourir dans un abysse d’isolement.

J’ai, bien sûr, testé des tas d’outils différents, mais ce sont les voyages au tambour et la rencontre des « autres mondes » qui m’ont permis peu à peu de pacifier les programmes de survie qui devenaient de plus en plus gênants au quotidien. Il m’aura fallu plusieurs années d’expérimentation personnelle, puis le partage d’amis souffrant de la même difficulté, pour que j’ose proposer un premier stage sur ce sujet très sensible.

Les compétences que favorise la perte gémellaire intra-utérine

La plus évidente à ce jour, pour moi, est l’aisance à se mouvoir dans les autres mondes, les mondes invisibles. Pour certains, cela prendra très tôt l’’aspect du rêveur qui s’échappe dans son univers, dans ses pensées dès que quelques chose l’ennuie. D’autres peuvent voir l’invisible, jusqu’à se faire peur parfois et oublier, une fois devenus adultes, qu’ils percevaient une autre réalité dans leur petite enfance. D’autres encore voyagent hors de leur corps ; ces voyages astraux sont la technique de choix utilisée lors des voyages dit chamaniques.

De manière générale, ces quelques exemples contribuent à mettre en évidence des dons spirituels innés. En dehors de toute église, de toute religion, la blessure gémellaire ouvre le chemin vers les hautes fréquences spirituelles… vers un chemin plus conscient. Cette capacité peut se traduire par une grande créativité, une grande inspiration dans ses idées, ses projets. D’autres seront intuitifs, voire médiums. La plupart auront une grande curiosité de l’autre, ils chercheront souvent à prendre soin de l’autre (avec un certain succès à la clé). Ils pourront choisir des métiers d’aide et de soins dans le domaine de la santé physique, mais également dans les domaines psychiques et spirituels.

Leur hypersensibilité naturelle pourra les rendre poreux aux métiers de la justice et de l’écologie. Ils défendront de grandes causes humanistes traversées d’un idéalisme implacable ; ils savent se fondre dans les systèmes où les intelligences collectives sont de rigueur.

Les enjeux du soin

La première urgence qu’il est bon de traiter consistera à rendre plus paisible la relation au monde extérieur qui peut vite se vivre comme potentiellement hostile. Chaque moment de fusion conduira en retour à un autre moment de séparation plus ou moins violente éventuellement explosive. Il en découle un besoin profond de pacifier une incarnation difficile dans un monde extérieur très éloigné de sa sensibilité intérieure.
Les peines de cœur, les déceptions, devront se frayer un chemin vers l’unité afin de sortir du tumulte d’un état dépressif qui pourrait devenir chronique.

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Comment ?

Si l’on veut évoluer, un travail de psychothérapie s’impose pour clarifier les symptômes qui auraient comme origine des dysfonctionnements familiaux et pour commencer un chemin d’individuation (se distancier des souffrances portées par sa famille). Je considère que l’exploration de la perte gémellaire n’est pas suffisante à expliquer tout ce qui ne tourne pas rond dans sa vie, il convient donc d’acquérir plus de discernement dans une introspection personnelle.

Vient ensuite un temps de retrouvailles avec l’empreinte mémorielle laissée par la rencontre gémellaire. L’âme du jumeau mort est loin, mais il reste une reliance possible avec cette unité accessible dans le monde astral. Le chamanisme offre des outils précieux qui, dirigés de bonne manière, permettent à la fois de nourrir un cœur fragilisé par une forme d’abandon, et de se rouvrir à l’unité du non-séparé dans le monde astral.

Le voyage au tambour, bien conduit, permet de recréer des ponts avec l’invisible et d’observer des changements tangibles dans l’évolution plus paisible de sa vie.
Enfin, n'oublions pas un dernier ingrédient indispensable: vouloir changer, certes, mais en acceptant que ce changement a besoin de temps pour se vérifier. Nous aimerions tous que la magie opère d’un coup de baguette, mais la réalité est plus subtile. Il m’a fallu bien des années pour voir s’opérer en moi un changement positif, c’est comme s’il fallait réécrire des programmes informatiques défectueux, et il y a un nombre incalculable de lignes de codes à réécrire.

Des pistes pour les chercheurs

Depuis que j’anime des stages sur ce sujet, les ex-enfants qui y participent me font part de leurs difficultés durant leur petite enfance. J’en arrive aujourd’hui à me questionner sur les liens qui peuvent exister entre la perte gémellaire intra-utérine et certaines spécificités de l’enfant. Je citerai les enfants « dys », ceux au fort potentiel qui paradoxalement présentent souvent des difficultés scolaires, les hyperactifs, les hypersensibles, et ce ne sont là que quelques exemples ; avis aux chercheurs !

Un ouvrage est en cours de publication sur le thème de ce traumatisme souvent ignoré. J’espère qu’il saura nourrir votre chemin personnel, qu’il permettra à un plus grand nombre de trouver des solutions pour apaiser leurs difficultés à vivre, et qu'il ouvrira une voie pour éclairer le chemin d’épanouissement des Âmes sensibles en quête de sens (pour leur vie).

Retrouver mon programme de stages sur ce thème par ce lien :
institutarcenciel.com-chamanique-la-perte-gemellaire-doubles-energetiques-unicite