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LE SLOW SEX : S’aimer en pleine conscience

Anne et Jean-François Descombes

par Anne et Jean-François Descombes

Un livre qui s’adresse à tous ceux qui aspirent à vivre une sexualité vraiment aimante.
Édité chez Marabout, ce petit poche a été écrit par Anne et Jean-François Descombes pour rendre l’approche de Diana Richardson accessible au grand public francophone.
Sortie en librairie : 15 mai 2017

Comment ce livre est né ?
Quand nous avons reçu la proposition des éditions Hachette d’écrire un Marabout sur le Slow Sex, nous avons tout de suite pensé : ça ne se refuse pas ! L’idée que ce soit un couple qui l’écrive nous a plu.
Comme nous souhaitions bénéficier de l’apport théorique et pratique de Diana Richardson, de son expérience de plus de vingt-cinq ans dans l’accompagnement des couples, nous lui avons demandé si elle voulait bien nous conseiller dans l’écriture de ce Marabout. Ce qu’elle a immédiatement accepté.
Nous sommes heureux d’avoir travaillé ensemble à cet ouvrage pour diffuser, dans le monde francophone, cette approche unique de la sexualité.



Extraits

Plutôt que de vous donner une recette de plus, nous vous invitons à partir à la découverte de votre nature profonde.
Ce livre se veut une invitation à explorer par vous-même la sexualité, à remettre en question toutes les idées reçues. Nous aimerions qu’il soit une source d’inspiration pour élargir votre champ d’expérience, vous dégager des préjugés qui peuvent entraver votre vie sexuelle et vous permettre de découvrir ce qui est vrai pour vous.
Dans cette exploration, il s’agit de faire l’amour avec un élément en plus : la conscience. Conscience, au sens d’être présent à soi-même, attentif à ce qui se passe en soi, à l’écoute des sensations dans le corps.
Quand nous nous mettons à l’écoute de ce qui se passe en nous-même, spontanément nous ralentissons. Le Slow découle de notre qualité d’attention, il est une conséquence de la conscience.

Être dans le moment présent

Le Slow Sex est une invitation à développer plus de conscience et de présence à soi-même dans la sexualité. À faire l’amour en étant attentif à ce qui se passe en nous-même, à écouter ce que nous sentons dans notre corps, ce que nous ressentons dans notre cœur. Nous utilisons l’expression « pleine conscience » pour traduire ce mélange de conscience, d’attention, de vigilance et de présence à soi-même.

Revenir au corps vécu de l’intérieur

Dans un monde obsédé par les images du corps parfait, nous sommes souvent plus préoccupés par l’image que nous donnons à voir que par ce que nous éprouvons à l’intérieur.
Nous utilisons notre corps pour faire l’amour, mais souvent nous ne sommes pas dedans. Nous ne nous laissons pas guider par les indications qu’il nous donne, nous suivons les directives de notre mental.
Notre corps essaie parfois de dire qu’il n’est pas content, alors que notre mental nous assène : tu n’es pas normal/normale, ça devrait être agréable, les autres aiment ça. Ou notre corps sent monter une vague de plaisir et notre mental s’impose : non pas comme ça, pas maintenant, pas dans cette situation.
Commencer à se mettre à l’écoute de notre corps et de nos sensations peut révolutionner notre façon de faire l’amour!

La détente

Aborder l’acte sexuel dans un climat de détente, tant au niveau du corps que de l’esprit, crée un espace d’ouverture dans le corps et entre les corps qui permet à l’énergie sexuelle de circuler sans entraves.
Quand nous nous détendons en faisant l’amour, nous nous ouvrons à la douceur qui est en nous. Contrairement à la tension qui génère une forme de dureté et de fermeture, la détente nous rend plus tendres, plus affectueux. Vécus dans la détente, nos rapports sexuels deviennent plus affectifs et plus épanouissants.

Le jeu de la polarité homme femme

Dans la sexualité conventionnelle, l’homme essaie souvent de réveiller l’énergie sexuelle de sa partenaire à partir de son pôle réceptif, en caressant le clitoris et le vagin. Certes, cette stimulation génère de l’excitation pour la femme, mais même si elle lui procure du plaisir, elle est différente du réveil de son énergie sexuelle profonde. Comme le fonctionnement énergétique de son corps reste méconnu et qu’il est souvent assimilé à celui de l’homme, la femme est rarement rejointe dans son énergie profonde.
Même si elle accède à l’orgasme, l’acte sexuel conventionnel ne lui permet que très rarement de faire l’expérience de la puissance d’accueil qui sommeille en elle et du plaisir insoupçonné qui en découle.

Être un homme, être une femme

Cette nouvelle sexualité permet de découvrir de l’intérieur ce que c’est, pour chacun, d’être une femme ou d’être un homme.
Dans notre société, les clichés abondent sur la féminité. À ce sujet, bien des femmes souffrent d’une certaine insécurité, plus ou moins consciente, qui les pousse à coller à des modèles extérieurs. Et même si beaucoup trouvent dans la grossesse et la maternité la révélation de leur puissance féminine, leur besoin d’être rassurée persiste souvent. C’est pourquoi la plupart des femmes s’épuisent à courir derrière des modèles de féminité imposés par la société de consommation.
Avec la sexualité en conscience, elles accèdent à un aspect de leur puissance féminine qu’elles ignoraient. Elles se posent alors moins la question de leur féminité parce que, de l’intérieur, elles se sentent femmes.

LE SLOW SEX

Pour faciliter la lecture
Le texte est agrémenté de différents blocs texte pour aborder une question spécifique, reprendre un thème avec un nouvel éclairage ou proposer un exercice pratique.

LA PRIORITÉ, C’EST VOUS !

Souvent on aimerait s’ouvrir à son partenaire. Mais comment s’ouvrir à l’autre si l’on n’est pas ouvert à soi-même ?
Dans nos retraites, nous invitons chacun à s’ouvrir à lui-même, à lâcher les préoccupations concernant son partenaire, pour se mettre à l’écoute de ce qui se passe en lui-même. Nous aimons dire : « La priorité, c’est vous ! »
Quand chacun prend soin de son confort, de son besoin, de son espace, de son rythme, et laisse à l’autre le soin de s’occuper de lui-même, il y a expansion. On sort de nos petits calculs : je ne fais pas ça parce qu’elle risque de se sentir rejetée, je ne fais pas ci parce qu’il risque de se sentir envahi. Chacun prend soin de lui-même et on arrête de subodorer!
Certains couples ont besoin de quelques jours pour sortir de leur habitude de prendre soin de l’autre ou d’agir en fonction de ce qu’ils imaginent que l’autre ressent, pour trouver cette attitude centrée en soi-même.
Ça n’a rien à voir avec l’égoïsme, car prendre vraiment soin de soi, ce n’est jamais au détriment de l’autre.

CE N’EST PAS CE QUE VOUS FAITES, MAIS COMMENT VOUS LE FAITES, QUI IMPORTE

Au fond, dans la rencontre sexuelle, tout est possible. L’ingrédient qui fait toute la différence entre sexualité conventionnelle et Slow Sex, c’est la conscience. Quoi que nous fassions, si nous sommes présents à nous-même, nous allons découvrir quelque chose de nouveau, d’important sur le chemin de transformation de notre sexualité en amour.
Les clés que nous vous donnons ne sont pas des techniques. N’en faites pas des règles, utilisez-les pour vous inspirer.

Idées toutes faites

Nommer certaines idées toutes faites, dans quelle intention ?

Tout au long de ce livre et en relation avec les sujets abordés, vous trouverez des blocs texte intitulés « Idée toute faite ». Notre intention est de nommer ces idées communément admises que l’on prend pour des vérités, et d’inviter le lecteur à les remettre en question.
Ces idées reçues limitent notre expérience, nous enferment ou nous rendent malheureux. Elles s’imposent à nous comme des modèles auxquels nous pensons devoir coller. Elles nous empêchent de faire confiance à notre propre réalité et d’accéder à notre nature profonde.
Nous avons en tête l’exemple d’une jeune femme qui nous disait : « Si je n’arrive pas à aller à l’orgasme, je ne suis pas une vraie femme. » Plutôt que de faire confiance à ce qu’elles vivent dans leur corps, beaucoup de femmes sont obsédées par l’idée qu’elles se font de ce qui devrait être.
Puissent ces petits coups de balai vous aider à légitimer votre expérience telle qu’elle est, en vous libérant de ces repères contraignants.

Idée toute faite n° 2 - Rapport sexuel = excitation intense

On pense souvent l’excitation fait partie intégrante de la relation sexuelle et qu’il faut qu’elle soit intense. On a l’habitude de chercher à la faire monter à tout prix par la stimulation. Et dans cet effort, on crée beaucoup de tensions. L’excitation ainsi générée s’accompagne presque toujours d’une forme de contraction.
Et s’il y avait une forme d’excitation qui rimait avec expansion ?
Quand les corps se rencontrent, le désir émerge, l’excitation monte spontanément. Et là, plutôt que d’intervenir, si on laissait faire ?
Serait-il possible de vivre une excitation qui ondule dans une zone suave, en la laissant naturellement se répandre dans tout le corps, en la dégustant dans la détente ?

Témoignages
Un livre enrichi de témoignages personnels de Diana Richardson, des auteurs, et de participants à la retraite Faire l’amour en conscience (version française de The Making Love Retreat de Diana et Michael Richardson).

Incapables d’absorber le toucher

Lorsque je suis devenue plus consciente du rôle de mes seins au cours du rapport sexuel, je me suis aperçue, à ma grande surprise, qu’ils n’étaient pas très réceptifs. Ma relation avec eux avait toujours été d’ordre superficiel, extérieur. Je m’intéressais à eux comme à des objets. Je n’avais pas véritablement conscience d’eux de l’intérieur, je ne les ressentais pas comme des êtres vivants à part entière. Cela les rendait insensibles et incapables d’absorber le toucher et la chaleur des caresses pleines d’amour de mon partenaire. Je me suis également rendu compte que si mes seins, et en particulier mes mamelons, étaient caressés trop vigoureusement ou trop violemment, je réagissais avec un mouvement de recul intérieur, mon corps se refermant comme une huître, et j’avais moins envie de faire l’amour.
En revanche, si mon partenaire les caressait de façon plus douce et plus consciente sans vouloir m’exciter à tout prix, ses caresses se propageaient comme un éclat de lumière dans mon vagin. Alors je m’ouvrais instantanément ! Ensuite, au cours du déroulement de l’acte sexuel, il arrivait souvent un moment où mes seins réclamaient une pression ou une caresse plus soutenue, ce qui continuait d’ouvrir mon énergie sexuelle. (DR.)

Du « prendre » au « recevoir »

La pratique de la sexualité douce m’a permis de passer progressivement du « prendre » au « recevoir ». Au départ, j’avais l’idée qu’il fallait aller à l’orgasme, que c’était ça « être une vraie femme », une femme qui sait « prendre » son plaisir. Et effectivement, je prenais, je prenais avec mon vagin en le contractant, en bougeant beaucoup, en prenant le pénis, dans une pression, une contraction pour atteindre l’orgasme. Une forme d’avidité.
La proposition de Diana Richardson de garder mon vagin détendu, ouvert, de relâcher encore et encore dans la région du périnée et du vagin était déroutante. Pendant l’acte sexuel, quand l’excitation devenait plus forte, je ressentais l’envie quasi irrépressible de prendre avec mon vagin, comme un réflexe, comme si tout mon corps voulait aller dans cette direction.
Pas évident de reconnaître dans l’instant qu’il s’agit de mon conditionnement sexuel, mais l’identifier me donne la liberté de le suivre ou non. La prise de conscience amène la détente et une autre forme de plaisir. Passer de cette urgence de prendre, à la détente dans le recevoir, est un cadeau. Je découvre qu’il n’y a rien à faire, que tout est donné. (AD.)

Quand l’homme se sent vraiment accueilli

Je suis chaque fois étonné et subjugué par la force d’attraction que je ressens lorsque ma femme s’ouvre vraiment. Son désir provoque une érection même si jusque-là je n’en avais aucune, et au moment de la pénétration c’est véritablement comme si j’arrivais à la maison. Je me sens totalement accueilli, je suis à la juste place et nos organes génitaux communiquent dans un langage connu d’eux seuls.
Cet échange est profondément nourrissant pour les deux, apaisant, créateur d’amour. Il ne s’agit plus de sexe, mais véritablement d’amour. (JFD.)

Si ce n’est plus moi qui donne du plaisir, alors qui suis-je ?

« Lors de la retraite, en milieu de parcours, j’ai commencé à sentir que mes anciens repères masculins étaient complètement ébranlés. Un vide existentiel et vertigineux s’est ouvert en moi. Si je n’ai plus à être fort, viril, si ce n’est plus moi qui donne du plaisir, alors qui suis-je ?
J’ai eu l’impression de n’être plus rien, de n’avoir plus de valeur, plus de place, plus besoin d’exister. J’ai eu peur. Normalement, je me serais cabré, rebellé contre cette sensation insupportable. J’aurais « fait » quelque chose pour me sentir exister, pour retrouver une consistance. Mais là, j’ai pris le temps, grâce à l’amour et la confiance de mon amie, de plonger dans cet abîme. J’ai apprivoisé doucement cette étrange sensation de ne plus être moi-même pendant plusieurs jours. Et quel repos de ne plus avoir à être quelqu’un, quelle paix de ne plus rien avoir à prouver à personne! Au final, je n’étais plus moi-même, j’étais beaucoup plus que ça! » (Un homme.)

J’ai l’autorisation d’être « passive »

Dans la pénétration douce, je peux me détendre complètement, enfin ! Je n’ai plus rien à prouver ni à faire, si ce n’est rester présente à moi. Du coup mon mental se calme et mon corps peut se relaxer.
J’ai pris conscience que je faisais souvent l’amour avec énormément de tensions dans mon corps. Avec cette pratique, c’est comme si j’avais l’autorisation d’être « passive », de simplement pouvoir savourer ces moments de profonde intimité avec moi et avec mon partenaire, et de donner de la place à toutes ces petites ou grandes sensations de plaisir. J’ai toujours cru que je devais m’occuper de l’autre pour être aimée et là, je découvre que c’est plutôt le contraire… Plus je suis en connexion avec moi et plus le lien avec mon partenaire se renforce.
C’est magique et j’ai vraiment l’impression de guérir cette partie de moi qui veut plaire, être aimée et qui a peur de perdre l’amour.
Depuis qu’on apprend à s’occuper chacun de soi, nos prises de tête se font plus rares, et pour la première fois en onze ans de relation, je sens que nous regardons ensemble dans la même direction et que notre relation est nourrie profondément. Merci du fond du cœur. (Une femme.)