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Techniques de méditation

Zennis : quand le sport rencontre la méditation !

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Le zennis est la rencontre entre le tennis et le monde du zen, le zennis est donc en fait une variation du tennis qui reflète d’abord l’esprit de la méditation.

Qu’on soit en train de jouer un match ou juste d’échanger quelques balles, le zennis propose dans la lignée de Vipassana d’utiliser le tennis pour être le témoin du corps, des pensées et des émotions.

Dans le zennis, on essaye de jouer à partir du “hara », le centre du corps et de faire les gestes avec attention comme dans le Tai Chi.

A chaque fois que nous échangeons une balle, il y a un cycle : recevoir – envoyer - centrage. Chaque phase est l’opportunité d’observer le corps plutôt que de se concentrer sur la balle uniquement.

Dans la phase de réception, le corps-mental anticipe où est-ce que la balle va tomber (et d’autres variables comme la vitesse, la hauteur et l’effet de la balle) et se met en position pour récupérer la balle.
Dans la phase du renvoi de la balle, le moment clé est celui du « point d’ impact », lorsque la raquette rencontre la balle.

L’idéal est de toucher la balle au centre de la raquette, à une distance optimale du corps.
Beaucoup de participants disent que la pratique du zennis permet de trouver plus d’équilibre dans le jeu et d’éviter parfois des inflammations ou des blessures physiques inutiles.

La phase de centrage est un moment de vacuité après que la balle soit renvoyée et avant que la prochaine revienne. Physiquement, le corps est en équilibre et il est positionné au centre du court, prêt à recevoir une balle sur la droite ou à sur la gauche. Pendant un instant, les pensées et les émotions sont au repos.
La plupart des joueurs de tennis décrivent une forte influence du mental sur leur jeu. Un jour, tout va bien, tous les coups marchent et le lendemain, rien ne passe. Et cela alors que le corps est le même, rien n’a changé.

Le meilleur exemple est celui de la double faute au service. Le joueur sait faire un service mais la nervosité du mental crée des tensions qui dérangent le corps.

Dans le monde de la compétition, les joueurs sont poussés à développer une forme de « mental d’acier ». Dans le zennis, nous préférons la paix du mental par l’observation et le silence. C’est là où le sport devient une méditation.

Observer les pauses entre deux balles, expérimenter le centrage et prendre conscience de la respiration pendant les échanges sont des outils essentiels pour apaiser le mental.

Il est souvent nécessaire dans un premier temps d’établir une bonne relation avec le partenaire avant qu’un jeu méditatif puisse se développer.

Le mental crée des doutes et des frustrations qui sont souvent projetées sur le partenaire. « Il tape trop fort » ou « elle est trop faible » sont les principaux scénarios. Le zennis nécessite un partage, une ouverture entre les deux joueurs. Chacun doit exprimer ce qui se passe pour lui une fois de temps en temps.

Le zennis nécessite aussi un travail émotionnel. Car on reproduit dans le sport nos propres schémas que nous avons dans la vie. Désir de gagner – tendance à s’effondrer – frustration – colère – peur de perdre ou de décevoir le partenaire... etc.

Le zennis donne l’opportunité d’observer consciemment toutes ces attitudes mentales et émotionnelles. Parfois, il est nécessaire d’exprimer la colère ou les tensions. D’autres fois, l’observation du mental suffit à retrouver le calme. Yannick Noah, lui-même, décrit dans son livre sur les secrets de ses victoires qu’il utilisait ce type de méthode pour rester centré.

Une chose est certaine : le zennis est d’abord un jeu – on est là pour s’amuser, pour la pure joie de jouer. Le but n’est pas la victoire mais le bien-être et la joie de jouer.

Le zennis est la preuve qu’il n’y a pas besoin d’aller dans un monastère pour méditer. Il suffit seulement d’être vigilant dans toutes nos activités.

Bon match !!!

Livre sur le zennis (seulement en anglais) :
Zennis: An Innovative Approach to Changing Your Mind, Your Play, and Your Entire Tennis Experience (Peter Spang)

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