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Techniques de méditation

Méditer pour faire face aux peurs !

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La peur habite chaque être humain mais elle a de nombreux visages... peur de l'avenir, de souffrir, peur de vieillir, de la mort, peur de ne pas être à la hauteur, peur de manquer, peur de l'abandon, peur d'aimer ou d'être aimé par exemple.

Comme l’explique Eckart Tolle, il y a une peur résiduelle qui existe toujours en nous, c’est la peur ressentie face à un danger concret, réel et immédiat.

Et il y a la peur psychologique qui se présente sous une multitude de formes : un malaise, une inquiétude, de l'anxiété, de la nervosité, une tension, de l'appréhension, une phobie, etc. Cette peur est la conséquence de nos pensées au sujet du futur : un futur que notre ego veut contrôler et commander.

La peur psychologique est un produit de l’identification qui peut nous amener à nous perdre dans la colère, le stress,  ou même la panique. Et même si vous pensez que certaines personnes n’ont pas de peurs, souvent, intérieurement elles tremblent.

​Nous devons apprendre à gérer nos peurs et c’est l’objet de cet article. Dans un premier temps, vous trouverez des extraits sur le thème de la peur de trois enseignants spirituels contemporains et dans un second  temps, nous vous proposons quelques techniques de méditation.



Comprendre les origines et mécanismes de la peur

Eckart Tolle : Le Pouvoir du Moment Présent

Eckart Tolle« La peur semble avoir bien des causes : une perte, un échec, une blessure, etc. Mais en définitive, toute peur revient à la peur qu'a l'ego de la mort, de l'anéantissement. Pour l'ego, la mort est toujours au détour du chemin. Dans cet état d'identification au mental, la peur de la mort se répercute sur chaque aspect de votre vie. Par exemple, même une chose apparemment aussi insignifiante et « normale » que le besoin compulsif d'avoir raison et de vouloir donner tort à l'autre - en défendant la position mentale à laquelle vous vous êtes identifié - est due à la peur de la mort. Si vous vous identifiez à cette position mentale et que vous ayez tort, le sens de votre moi, qui est fondé sur le mental, est sérieusement menacé d'anéantissement. En tant qu'ego, vous ne pouvez alors vous permettre d'avoir tort, puisque cela signifie mourir. Cet enjeu a engendré des guerres et d'innombrables ruptures.

Lorsque vous vous serez désidentifié de votre mental, avoir tort ou raison n'aura aucun impact sur le sens que vous avez de votre identité. Et le besoin si fortement compulsif et si profondément inconscient d'avoir raison, qui est une forme de violence, ne sera plus là. Vous pourrez énoncer clairement et fermement la façon dont vous vous sentez ou ce que vous pensez, mais sans agressivité ni en étant sur la défensive. Le sens de votre identité proviendra alors d'un espace intérieur plus profond et plus vrai que le mental. Prenez garde à toute manifestation de défensive chez vous. Que défendez-vous alors ? Une identité illusoire, une représentation mentale, une entité fictive ? En conscientisant ce scénario, en en étant le témoin, vous vous désidentifierez de lui. À la lumière de votre conscience, le scénario inconscient disparaîtra alors rapidement. Ce sera la fin des querelles et des jeux de pouvoir, si corrosifs pour les relations. Le pouvoir sur les autres, c'est de la faiblesse déguisée en force. Le véritable pouvoir est à l'intérieur et il est déjà vôtre. »

Thich Nhat Hanh: A propos de l’état de non-peur

Thich Nhat Hanh« Nous pouvons penser qu’en ignorant nos peurs, elles disparaîtront. Mais même si nous ensevelissons soucis et anxiétés, ils continuent de nous affecter et nous rendre plus tristes encore. Nous craignons d'être impuissants. Pourtant nous avons le pouvoir de regarder nos peurs intensément afin que la peur cesse de nous contrôler. Nous pouvons transformer notre peur. Les peurs nous maintiennent focalisés sur le passé ou préoccupés par l’avenir. Mais si nous acceptons notre peur, nous pouvons  prendre conscience qu’à l'heure actuelle, tout va bien.

Tout de suite, aujourd'hui: nous sommes encore en vie et nos corps fonctionnent à merveille. Nos yeux peuvent encore admirer ce ciel magnifique. Nos oreilles peuvent encore entendre les voix de nos êtres chers.

La première phase dans le ressenti d’une  peur consiste à l’inviter dans notre conscience sans la juger. Nous reconnaissons sa présence en douceur. C’est déjà un grand soulagement. Puis, une fois son intensité diminuée, nous l’accueillons avec tendresse et en recherchons les racines profondes, la raison initiale. Comprendre les origine de nos inquiétudes et de nos peur nous aidera à nous en délester. Cette peur résulte-t-elle de quelque chose qui est en train de se produire, ou est-ce une vieille peur, une peur résultant de notre enfance que nous gardions à l'intérieur? Quand nous multiplions les confrontations avec nos peurs, nous devenons conscients d'être toujours en vie et de tout ce que nous avons encore à chérir et à apprécier. Si nous ne sommes pas préoccupés à neutraliser et gérer nos peurs, nous pouvons apprécier le soleil, le brouillard, l’air et l’eau. Si vous pouvez regarder vos peurs dans les yeux et en avoir une vision claire, alors vous pouvez vivre pleinement une vie qui en vaille la peine.

Osho : Lâchez la peur !

Osho« Lâchez la peur ! Vous avez inconsciemment adopté la peur dans votre enfance, maintenant lâchez-la consciemment et soyez adulte. Et alors la vie peut être une lumière qui devient plus intense à mesure que vous grandissez.          

Un enfant est faible, vulnérable, inquiet. De lui-même il commence à se créer une armure, une protection, de différentes façons. Par exemple, il doit dormir seul. Il fait noir et il a peur, mais il a son ours en peluche et il croit qu'il n'est pas seul, son ami est avec lui. Vous verrez des enfants traîner leur ours à l'aéroport, à la gare. Pensez-vous que c'est juste un jouet ? Pour vous c'en est un, mais pour l'enfant c'est un ami. Et un ami quand personne d'autre n'est d'aide, dans l'obscurité de la nuit, seul dans son lit, il est toujours avec lui. Il créera des nounours psychologiques.

Il faut avoir en tête que bien qu'un homme adulte puisse penser qu'il n'a pas de nounours, il se trompe. Qu'est-ce que son Dieu ? Juste un nounours. De sa peur enfantine, l'homme a créé une figure de père qui connaît tout, qui est tout puissant, qui est omniprésent, si vous avez suffisamment de foi en lui il vous protègera. Mais l'idée même de protection, l'idée même qu'un protecteur est nécessaire, est puérile. Alors vous apprenez à prier, elles font juste partie de votre armure psychologique. La prière sert à rappeler à Dieu que vous êtes là, seul dans la nuit.

Regardez attentivement et derrière vos croyances vous trouverez la peur.

Une personne mature devrait se détacher de tout ce qui est connecté à la peur. C'est ainsi que vient la maturité.

Observez juste tous vos actes, toutes vos croyances et découvrez si elles sont basées sur la réalité, sur l'expérience, ou basées sur la peur. Et quoi que ce soit qui est basé sur la peur doit être immédiatement lâché, sans arrière pensées. C'est votre armure. Je ne peux pas la faire disparaître. Je peux simplement vous montrer comment vous pouvez la lâcher. » 

Osho, extrait de: Beyond Psychology - Copyright © 2012 Osho International Foundation



Quelques techniques de méditation qui aident à faire face aux peurs :

Les techniques de méditation peuvent nous aider à nous libérer des peurs psychologiques car toutes les techniques de méditation aident fondamentalement à détruire le faux, l’illusion. Or les peurs psychologiques sont une forme d’illusion, ce sont des pensées et des émotions créées par notre mental.

- La technique de la respiration de Robert Piper pour réduire la peur.

Régulièrement, méditez simplement et pratiquez la respiration abdominale :

1. Placez votre attention dans votre abdomen
2. Placez vos deux mains sur votre abdomen
3. À l’inspiration, laissez tout votre corps s’ouvrir
4. À l’expiration, refermez tout votre corps, laissez-le se replier sur lui-même
5. Respirez toujours par le nez
6. Faites de chaque mouvement respiratoire un massage des organes internes
7. Vous devez avoir l’impression que votre ventre se remplit d’eau

Pratiquez ainsi plusieurs fois et vous pourrez apprendre à sentir l’énergie circuler en vous et stimuler le centre d’énergie de l’estomac. À terme, vous apprendrez à reconnaître celle de la peur pour la canaliser et en faire une force plutôt qu’un poids. C’est un travail long mais toujours payant. Apprenez à être plus fort face à la peur et vous pourrez l’être face à la vie plus généralement, pour que la peur ne soit plus qu’un signal supplémentaire que vous touchez à vos limites. Libre à vous alors de les dépasser ou de les respecter, mais vous aurez au moins pu le choisir.

- La méditation Vipassana ou assis en silence
L’observation silencieuse et sans jugement permet de se détacher des peurs.

- La méditation Dynamique d’Osho
L’étape de respiration chaotique et celle du lâcher prise suppriment certains blocages et libèrent notre énergie corporelle. Idéal pour retrouver un espace de témoin et de pleine conscience.

Petite conclusion :

Rappelez-vous comme le dit Osho dans la citation qui suit que le courage ne signifie pas une absence de peur.
« Le courage signifie aller dans l'inconnu en dépit de toutes ses peurs. Et la peur disparaît quand le courage augmente. C'est l'ultime expérience du courage. L'absence de peur est le parfum d'un courage qui est devenu absolu. Mais au début il n'y a pas de grande différence entre le couard et la personne courageuse. La seule différence c'est que le couard écoute ses peurs et les suit tandis que la personne courageuse les met de côté et continue ».

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