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La sagesse de l’Islam

islam

par Emmanuel Moulin

La médiatisation de l'Islam « intégriste » nous conduit aujourd’hui à une occultation de la véritable dimension universelle contenue dans le message spirituel de Mohamed. Une majorité de l'opinion occidentale interrogée sur l'Islam répondra sans nuance que cette religion est intolérante, intégriste et violente. Nos recherches ont montré que c’est faux, l’Islam est dans son essence une spiritualité authentique, une leçon de sagesse et d’humanité, à l’antipode de l'Islamisme, cette distorsion de la religion qui légitime le terrorisme politique par le religieux. Dans ces deux articles, nous tentons d’analyser et de comprendre le paradoxe entre la sagesse de l’Islam et la violence du terrorisme islamiste.

1ère partie :

Mohammed n'a rien écrit de lui-même, nous devons donc passer obligatoirement par le Coran, ce témoignage de ces disciples, qui furent des compagnons fidèles de celui qu'ils appelaient "l'Envoyé de Dieu".

Comme dans toutes les spiritualités, c’est bien la voie du milieu que nous enseigne le Coran quand il dit : "Nous avons fait de vous la communauté du milieu, pour que vous soyez les témoins" (Coran, sourate 2, verset 143) .

Dès l’origine de l'Islam, l'accent est mis sur la qualité du comportement humain et non sur l'application stricte des paroles et des règles. Un hadith dit: "...Les actes ne valent que par les intentions...", les intentions...", mais aussi : Wabisa Ibn Ma'bad raconte qu'il se rendit auprès de Mohammed qui lui dit:

-Tu es venu t'informer au sujet du bien?
-Oui, répondis-je.
-Consultes ton coeur ; dit le Prophète , car le bien est ce qui procure à ton âme et à ton cœur la tranquillité et la sérénité, alors que le péché te trouble intérieurement et suscite dans le cœur l'embarras , même si les gens t'apportaient toutes les justifications juridiques possibles ."

Le Coran nous invite aussi à travers une multitude de versets au respect et à la sacralité de la vie: "Quiconque tue un homme (...) tue toute l'humanité" (Coran, sourate 5, verset 32).

Même en cas de situation de conflit, il est écrit qu’il n'est pas permis de porter atteinte aux vieillards, aux femmes, aux enfants et aux religieux, de tarir les sources, de couper les arbres, de tuer les animaux, d'incendier les biens. Il est aussi recommandé de respecter les prisonniers. Au temps du Prophète, ces derniers pouvaient même racheter leur liberté en apprenant à lire et à écrire aux analphabètes.

Les mystiques musulmans de la première génération vont même plus loin en s’intéressant à la question délicate du « pouvoir » et ils expliquent qu’il existe un penchant inhérent à chaque personne, ce sentiment d’amour propre qui pousse chaque être à se concentrer instinctivement sur ses intérêts. Cet égocentrisme engendre chez l’humain une volonté de dominer tout ce qui l’entoure, comme si cela lui permettait de garantir son émancipation ou simplement sa survie.

Le philosophe contemporain musulman Tarik Ramadan dit assez justement : « Notre religion nous apprend que la première résistance à ces dérives est à l’intérieur. Avec Dieu, dans l’approfondissement de la foi, l’être humain doit s’initier à la maîtrise, à la compréhension, à la pondération, à la nuance. Dans la prière ou la méditation, il doit prendre le temps de se connaître et de se reconnaître, de résister à ses propres violences, à ses colères, à sa volonté de pouvoir »

La quête de sens en Islam correspond donc comme dans toutes les religions à une élévation et à une intériorisation. On dira aussi qu’elle est une « verticalisation de la connaissance ».

L'Islam est donc bien un enseignement pour éclairer, éduquer et éveiller la conscience de l'individu, afin qu'il joue un rôle utile au service de tous et non qu'il devienne un élément destructeur de lui-même et des autres au nom d'une vérité qu'il prétend détenir.

Par ailleurs, le prophète Mohammed était pour les disciples une personne qui a enseigné par son comportement plus que par ses paroles.
Son rayonnement spirituel était si fort parait-il qu’un de ses compagnons Ibn Abbas disait : « Un seul regard sur le Messager de Dieu vaut mieux que quarante année d’adoration ».

Sa Sagesse prouvait la réalité de l’éveil du Prophète, comme l’a écrit Ibn Ata Allah : « La beauté des actions procède de la beauté des états de l’âme (Al Hal) et la beauté de ces états vient de la confirmation dans les stations où descendent, sur les coeurs, les faveurs divines ».

Tous les grands maîtres spirituels contemporains que j’ai lu reconnaissent sans hésitations l’état d’éveil de Mohammed. Cela ne fait aucun doute.
Comme dans le cas des éveillés, Mohammed avait une éloquence qui était parait-il, même surprenante. Il avait la faculté d’exprimer beaucoup d’idées avec peu de mots. Toutes ses paroles étaient, paraît-il, des perles de sagesses inimitables. Ses phrases se distinguaient par la clarté et la sobriété, ses mots étaient bien cadencés. On retrouve les mêmes descriptions chez les disciples de Jésus ou de Bouddha.
Sa première femme Aicha a rapporté qu’il réparait lui-même ses sandales, cousait ses vêtements, participait aux tâches ménagères. Il nettoyait ses vêtements, trayait la brebis et assurait son propre service.

Une fois on a demandé à Ali ibnou Abi Talib, « Comment était votre amour pour le Messager d’Allah ? ». Il a répondu : « par Allah, nous l’avons aimé plus que nos richesses, nos fils, nos pères et nos mères et plus que l’eau froide par un temps de grande soif ». On voit bien dans ce témoignage la force intérieure que devait avoir Mohammed.
Alors, comment se fait-il que certains aient crée un terrorisme politique en se référant à l’Islam ? Qu’est-ce que le terrorisme islamiste ?