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Interview de Moumina, thérapeute

thérapie

Moumina a étudié la thérapie corporelle et la danse à Londres dans les années 70. Son intérêt pour l'énergie, la magie et le mystère l'a conduit au mouvement féministe puis à l'Inde où elle a appris la danse indienne traditionnelle. En 1978, elle rencontre le maître spirituel Osho et depuis ce moment, elle est animatrice de groupes dans ses communes puis aujourd'hui dans le monde entier. Formatrice en " Pulsation " et en " Star Sapphire ", Moumina est une thérapeute d'envergure internationale qui a une vision très intéressante de la transformation individuelle et de la méditation. Cet été, elle est invitée en France pour animer un stage "Le corps, rythmes de l'infini" et c'est pourquoi nous sommes allés l'interviewer …

Meditationfrance : Vous venez animer un séminaire en France qui s'intitule "Le corps, rythmes de l'infini", pouvez-vous nous expliquer l'essence de votre travail ?

Oui, ce travail consiste à retrouver un nouvel équilibre par rapport à l'attitude que nous avons avec notre corps dans le monde occidental.

Dans la société, le corps n'a de la valeur que si il est jeune, mince et " rapide ".
C'est pourquoi souvent il s'épuise, voir s'effondre et puis il s'arrête.
Ceci est un processus très linéaire.
Dans ce séminaire, on apprend à devenir attentif à des rythmes intérieurs, dans le corps.
Le corps tend à suivre un mouvement en forme de vagues, avec des moments d'expansion et d'activité…une énergie plus masculine, et des moments de relaxation et de réceptivité…une énergie plus féminine.
Du fait que nous ne savons plus comment découvrir ces rythmes intérieurs, nous poussons nos corps pour qu'ils s'ajustent à nos demandes par rapport au travail ou à nos relations et c'est ainsi que nous finissons par devenir stressé, rigide et très fatigué et sans plus aucune joie.

Ce groupe est un espace pour venir à la rencontre de nos corps avec une écoute pleine de sensibilité et pour apprendre à comment aider ensuite nos corps dans la vie quotidienne pour qu'ils puissent toujours recevoir les bienfaits de la source intérieure.

MF : Il me semble donc que contrairement à de nombreuses voies de spiritualité traditionnelles, vous considérez le corps comme une voie vers l'être, n'est-ce pas ?

Exactement. Beaucoup de traditions spirituelles considèrent le corps comme une distraction…comme quelque chose qui nous ramène vers le bas, vers le monde animal et nous éloigne ainsi du monde spirituel plus pure.

Même quand le corps est utilisé dans une voie spirituelle, le Yoga par exemple, il y a beaucoup de disciplines. Il existe alors des objectifs et des ambitions forts pour progresser sur l'échelle spirituelle (ou physique).
Ainsi, le corps est encore utilisé comme un objet, un simple outil pour les projets de notre ego.

Il existe une autre approche, plus tantrique, dans laquelle il est possible de faire confiance au corps, à ses rires, à ses pleurs et à sa sexualité et ceci permet même ensuite de faire confiance en l'existence.

Les gens pensent dès fois que cela signifie l'indulgence, que c'est comme s'enfoncer dans un marécage d'émotions et de désires sans fin, mais mon expérience est que lorsque la méditation est l'objectif central ce n'est alors pas du tout le cas.

MF : Vous avez parlé au début de l'interview de la tendance actuelle en Occident de vouloir faire un régime ou de la musculation…c'est actuellement d'ailleurs en France la période où beaucoup de gens cherchent à perdre " les kilos en trop " pris pendant l'hiver. Ici, le conditionnement de l'aspect extérieur est certainement très puissant…c'est le pays de la haute couture, des parfums et des crèmes.
Voulez-vous dire qu'il y a quelque chose de plus important que " l'apparence " du corps et que c'est quelque chose qui pourrait s'appeler sa vitalité ou sa sensibilité ?

En fait, quand nos sens s'ouvrent à travers la méditation, cela devient un plaisir de prendre soin du corps et de choisir les vêtements qu'on porte. Je ne suis pas en train de dire qu'on devrait être des ermites, reniant nos qualités esthétiques !

Mais, la plupart des gens sont tellement obnubilés par leur apparence et leur image pour éviter de faire face à leur vide intérieur et au fait qu'ils se sentent en fait " sans réelle valeur ".

Mon expérience est que ce sentiment de vide commence à se remplir lorsque la vitalité intérieure et la sensibilité du corps se réveillent.

MF : Si je comprends bien…quand nous imposons au corps un régime contraignant, nous ne sommes pas en train d'écouter notre corps …ce serait plutôt un désire du mental par rapport à l'apparence mais en fait profondément en soi, quelque chose se fermerait. De l'extérieur on peut peut-être voir une belle silhouette mais la sensibilité intérieure du corps est niée et cette fermeture devient ensuite un obstacle tragique pour notre propre relaxation et capacité d'aimer ?

Oui c'est tout à fait ça. Les régimes pour mincir viennent du mental qui considère que le corps devrait être ainsi pour être aimé. Mon expérience c'est que le corps se rebelle toujours ou devient misérable, un peu comme un enfant qui serait contrôlé de manière rigide.

Mais même les régimes qui sont pour notre santé et qui peuvent être véritablement bénéfiques peuvent nourrir les parties anxieuses de notre mental.
Je me suis aperçu qu'on peut facilement devenir " sérieux " et " rigide ", essayant toutes sortes de régimes extrêmes tout simplement parce qu'on ne fait pas assez confiance à nos corps ou parce qu'on a le sentiment que quelque chose est " sale " ou " mauvais " en nous même.
Ces parties " sales " ou " mauvaises " ne peuvent être atteintes uniquement par des nettoyages et des régimes.
Ces parties sont en fait des parties en nous-même qui ne sont pas aimées, pas écoutées ou traumatisées et qui se cachent dans les coins sombres de notre corps. Elles peuvent revenir à la surface dans ses séances de respiration, de méditation et des techniques pour parler au corps.

MF : Est-ce que ces techniques sont utilisées dans le groupe de cet été ? Et est-ce que vous utilisez les méditations actives d'Osho ? Et pouvez-vous nous parler de la relation entre ces techniques et la vitalité du corps ?

Oui, ces techniques font partie de ce que j'utiliserai pendant ce séminaire. Les séances de respiration permettent dans un premier temps " d'ouvrir le corps ". La danse, des méditations guidés spontanées et des exercices seront utilisés pour développer une " conversation " avec le corps.

Dans la seconde partie de ce stage, la thérapeute Sagarprya qui m'assiste nous montrera des " habitudes relationnelles " et des exercices créatifs pour voir comment le corps peut faire des mouvements conscients même quand il va vers un but précis. Elle travaillera avec la technique des niveaux de satisfaction et aidera les participants à trouver les meilleurs options, les plus joyeuses moment par moment.

Les méditations Kundalini et Dynamic auront lieu tous les jours.
Quand j'ai moi même fait ma première méditation Dynamic, j'avais 19 ans, j'étudiais alors la danse et je pendais être bien en forme. Mais pendant cette méditation, j'ai été malade et hyper fatigué. J'ai compris ensuite que mon énergie intérieure ne circulait pas bien et cette méditation dynamique a cette caractéristique de vous remplir d'énergie, de vous rafraîchir !

La danse nous reconnecte avec joie similaire à celle de l'enfant que nos corps ont connu à un moment de la vie et le travail sur la respiration agit à différents niveaux. Il nous reconnecte aux rythmes de la nature, il recrée un pont subtile entre nos corps énergétiques et le monde ne nos émotions et il fait " fondre " les vieilles tensions.

MF : J'ai entendu parler de votre nouveau projet en Italie, d'un centre de séminaires pour la conscience, pouvez nous en parler ?

Oui, bien sûr, d'abord, c'est un projet de vie en communauté où nous étudions la conscience dans les interactions. Aujourd'hui nous offrons des séminaires et des formations. Dans le futur, nous aimerions avoir une maison pour la méditation, les stages et des évènements sociaux.
La vision derrière ce projet est la suivante : l'homme essaye toujours de réaliser ses désires et de faire un effort pour le futur. Nous aimerions inviter ceux qui sont intéressés à simplement relaxer dans le moment présent et voir quelle impulsion arrive naturellement.
Notre vision est que nous pouvons faire confiance au centre même de l'individu pour être en harmonie, dans l'unité.

MF : Une dernière question, je voudrai savoir si c'est votre première visite en France ? Et si vous connaissez la région (Haute Savoie ) où vous venez animez le stage ?

Eh bien…en fait…je ne suis pas retourné en France depuis l'adolescence. A cette époque, étant une lycéenne anglaise, la France représentait pour moi l'exotisme et le romantisme.
J'ai adoré la littérature française et la poésie et je suis venu plusieurs fois pour des vacances.

Je me rappelle de vacances extraordinaires à Annecy…et je suis très enthousiaste à revenir et à découvrir la France d'une manière nouvelle.

Meditationfrance : Merci Moumina pour cette Interview !